Les périodes liturgiques

information sur le découpage de l’année liturgique

Le temps ordinaire De la fête du baptême du Christ au mercredi des Cendres, puis après le temps pascal.

En quoi ce temps devrait-il être ordinaire ? Dieu s’est fait homme. Dieu. S’est fait. Homme. Le Christ est ressuscité ! Le Christ se donne à nous dans l’Eucharistie !

Tout cela est extraordinaire ! Et pourtant, l’Église nous invite à entrer dans le temps ordinaire…

Peut-être parce que l’ordinaire de nos vies, c’est de vivre de la Vie de Dieu… Et ainsi, notre vie est extraordinairement ce qu’elle doit être : ordonnée à Dieu.

Le Carême

Entre le mercredi des cendres et Pâques, 40 jours (sans compter les dimanches) à vivre de manière à revenir à l’essentiel et à se préparer à la fête de Pâques, résurrection de Jésus, passage de la mort à la vie.

Prendre sur soi pour se tourner vers Dieu et vers les autres.

guidés par 3 mots clés :

  • "Privation" :

bien souvent, nous trouvons refuge dans des attitudes et des comportements qui se transforment en habitudes qui nous coupent petit à petit de Dieu et des autres, qui nous empêchent d’être libres, de vivre l’instant présent avec Dieu comme appui. Certains "repères" peuvent être un moyen de fuir devant la réalité et deviennent un peu comme des idoles : fumer au moindre trouble, écouter tout le temps la télé, errer sur internet, parler sans arrêt, "descendre" une tablette de chocolat chaque jour…

On pense souvent carême = jeûne.

Nous pouvons constater qu’il y a bien souvent une chose que nous n’oublions jamais, c’est de manger.

Saint Paul aux Philippiens 3, 18 et 19 : "Car je vous l’ai souvent dit, et maintenant je le redis en pleurant : beaucoup de gens se conduisent en ennemis de la croix du Christ. Ils vont à leur perte. Leur dieu, c’est leur ventre, et ils mettent leur gloire dans ce qui fait leur honte ; ils ne pensent qu’aux choses de la terre."

Si bien sûr, nous devons manger pour vivre, cela ne doit pas nous faire oublier que nous sommes faits pour la vie éternelle, et que Jésus est "le Pain du Ciel" qui est venu pour nous ayons la vie en abondance.

Saint Paul aux Philippiens 20 et 21 : "Mais nous, nous avons notre citoyenneté dans les cieux, d’où nous attendons comme sauveur le Seigneur Jésus Christ, lui qui transformera nos pauvres corps à l’image de son corps glorieux, avec la puissance active qui le rend même capable de tout mettre sous son pouvoir."

Une personne dit un jour qu’elle n’avait pas le temps de prier. Son interlocuteur lui conseilla de prendre un temps de prière à la place de son repas en ajoutant qu’il était sûr qu’elle trouverait dans sa journée et le temps de prier et le temps de manger !

Quelques passages de l’Évangile sur le jeûne :

Alors Jésus fut emmené au désert par l’Esprit, pour être tenté par le diable. Il jeûna durant quarante jours et quarante nuits, après quoi il eut faim. Et, s’approchant, le tentateur lui dit : "Si tu es Fils de Dieu, dis que ces pierres deviennent des pains." Mais il répondit : "Il est écrit : Ce n’est pas de pain seul que vivra l’homme, mais de toute parole qui sort de la bouche de Dieu." (Matthieu 4, 1-4)

Jésus, voyant qu’une foule affluait, menaça l’esprit impur en lui disant : "Esprit muet et sourd, je te l’ordonne, sors de lui et n’y rentre plus." Après avoir crié et l’avoir violemment secoué, il sortit et l’enfant devint comme mort, si bien que la plupart disaient : "Il a trépassé !" Mais Jésus, le prenant par la main, le releva et il se tint debout. Quand il fut rentré à la maison, ses disciples lui demandaient dans le privé : "Pourquoi nous autres, n’avons-nous pu l’expulser ?" Il leur dit : "Cette espèce-là ne peut sortir que par la prière et le jeûne." (Marc 9, 25-29)

"Quand vous jeûnez, ne vous donnez pas un air sombre, comme font les hypocrites : ils prennent une mine défaite pour que les hommes voient bien qu’ils jeûnent. En vérité, je vous le dit : ils tiennent déjà leur récompense. Pour toi, quand tu jeûnes, parfume ta tête et lave ton visage, pour que ton jeûne soit connu, non des hommes, mais de ton Père qui est là, dans le secret ; et ton Père, qui voit dans le secret, te le rendra."(Matthieu 6, 16-18)

Les Pharisiens et leurs scribes dirent à Jésus : "Les disciples de Jean jeûnent fréquemment et font des prières, ceux des Pharisiens pareillement, et les tiens mangent et boivent !" Jésus leur dit : "Pouvez-vous faire jeûner les compagnons de l’époux pendant que l’époux est avec eux ? Mais viendront des jours… et quand l’époux leur aura été enlevé, alors ils jeûneront en ces jours-là." (Luc 5, 33-35)

Il y a bien sûr d’autres façons de prendre sur soi pour être davantage à Dieu et aux autres : écouter davantage, demander des nouvelles d’une personne isolée…

  • "partage" : se priver aura tout son sens si c’est pour en faire bénéficier quelqu’un qui est dans le besoin. Jésus conseille de le faire avec discrétion et humilité (Mat 6, 1 à 4) : « Ce que vous faites pour devenir des justes, évitez de l’accomplir devant les hommes pour vous faire remarquer. Sinon, il n’y a pas de récompense pour vous auprès de votre Père qui est aux cieux. Ainsi, quand tu fais l’aumône, ne fais pas sonner la trompette devant toi, comme les hypocrites qui se donnent en spectacle dans les synagogues et dans les rues, pour obtenir la gloire qui vient des hommes. Amen, je vous le déclare : ceux-là ont reçu leur récompense. Mais toi, quand tu fais l’aumône, que ta main gauche ignore ce que fait ta main droite, afin que ton aumône reste dans le secret ; ton Père qui voit dans le secret te le rendra" ;
  • "prière" : le temps de carême est un moment privilégié pour faire silence et entrer en cœur à cœur avec Dieu. Le prophète Élie, qui s’est réfugié 40 jours dans le désert pour fuir la reine qui le traque, découvre que Dieu est présent dans le silence (premier livre des Rois, chapitre 19, 8 à 13) : "Élie se leva, mangea et but. Puis, fortifié par cette nourriture, il marcha quarante jours et quarante nuits jusqu’à l’Horeb, la montagne de Dieu. Là, il entra dans une caverne et y passa la nuit. Et voici que la parole du Seigneur lui fut adressée. Il lui dit : « Que fais-tu là, Élie ? » Il répondit : « J’éprouve une ardeur jalouse pour toi, Seigneur, Dieu de l’univers. Les fils d’Israël ont abandonné ton Alliance, renversé tes autels, et tué tes prophètes par l’épée ; moi, je suis le seul à être resté et ils cherchent à prendre ma vie. » Le Seigneur dit : « Sors et tiens-toi sur la montagne devant le Seigneur, car il va passer. » À l’approche du Seigneur, il y eut un ouragan, si fort et si violent qu’il fendait les montagnes et brisait les rochers, mais le Seigneur n’était pas dans l’ouragan ; et après l’ouragan, il y eut un tremblement de terre, mais le Seigneur n’était pas dans le tremblement de terre ; et après ce tremblement de terre, un feu, mais le Seigneur n’était pas dans ce feu ; et après ce feu, le murmure d’une brise légère. Aussitôt qu’il l’entendit, Élie se couvrit le visage avec son manteau, il sortit et se tint à l’entrée de la caverne."

Jésus nous invite à venir à la rencontre de Dieu notre Père dans le silence (mat.6,6) : "Mais toi, quand tu pries, retire-toi dans ta pièce la plus retirée, ferme la porte, et prie ton Père qui est présent dans le secret ; ton Père qui voit dans le secret te le rendra." Il nous invite ensuite à prier la prière du "Notre Père". En ce temps de carême, prenons ce temps de silence à l’écart pour laisser Dieu agir dans notre être, puis murmurons lui ce "Notre Père" d’une façon nouvelle."

Prenons cependant garde de ne pas chercher à battre des records de sacrifices en restant dans notre tour d’ivoire, méditons ce passage de la vie du Christ : (Mat. 19, 10 à 13) : "Comme Jésus était à table à la maison, voici que beaucoup de publicains (c’est-à-dire des collecteurs d’impôts) et beaucoup de pécheurs vinrent prendre place avec lui et ses disciples. Voyant cela, les pharisiens disaient à ses disciples : « Pourquoi votre maître mange-t-il avec les publicains et les pécheurs ? » Jésus, qui avait entendu, déclara : « Ce ne sont pas les gens bien portants qui ont besoin du médecin, mais les malades. Allez apprendre ce que signifie : Je veux la miséricorde, non le sacrifice. En effet, je ne suis pas venu appeler des justes, mais des pécheurs. ».

Avec Saint Jean-Baptiste, méditons sur l’intérêt de ces démarches de carême qui nous poussent, nous aussi, à « partir au désert »

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