La vie continue…

Le 17 août j’avais prévu de venir passer la fin d’après-midi et la soirée à Taizé, j’emmenais mon frère qui devait y rester quelques jours. Et puis il y eut cette annonce de la mort de frère Roger…

Nous n’avons pas changé nos plans et nous y sommes allés, ne sachant pas trop comment cela se passerait sur la colline.

Nous sommes arrivés vers 17 heures. Mis à part les deux voitures de gendarmerie, une caméra télévisée et une salle de presse improvisée au dessus de la morada, tout semblait « normal ». Nous sommes allés boire un thé et nous avons senti cette impression que la vie continue, quelque chose s’est passé, de triste, il manque à l’ambiance les éclats de rire et les chansons, mais les gens sont là, provenant du monde entier, et ils discutent au soleil.

Nous sommes allés à la casa où une jeune parisienne nous a accueilli. Nous avons discuté de ce qui s’était passé la veille mais nous n’avons pas insisté, elle était encore sous le choc. Elle nous a simplement dit que la vie continuait, les workshops auraient toujours lieu à 17h45, seul celui sur l’Afrique était annulé (sûrement que personne n’avait envie de danser sur le rythme des jumbés)

À l’heure de la prière du soir, les gens étaient là, les frères aussi, à la place de frère Roger : un bouquet de fleurs, une bougie, et l’icône de la résurrection. Les visages de frères étaient empreints de tristesse, mais les chants ont commencé : dona nobis pacem, ubi caritas… et la prière s’est déroulée. À la fin, une fois que les frères se sont retirés, beaucoup de jeunes sont passés se recueillir devant cette place où est tombé frère Roger, devant cette icône, cette bougie et ce bouquet.

Oyak était fermé, la vie continue mais le cœur n’est pas encore prêt à faire la fête. Ce soir, des petits groupes se forment entre les tentes, près du lieu où l’on sert le thé, vers les baraquements. La vie continue. Demain le corps de frère Roger sera exposé dans l’église. L’enterrement aura lieu mardi prochain dans cette église…

Gardons de frère Roger ce qu’il a pu nous enseigner : la confiance, l’espérance et l’unité, c’est à chacun de nous, croyant ou non de continuer ce qu’il a commencé, je crois que c’est le meilleur hommage que nous pourrons lui rendre.

Isabelle

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