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Extrait de la prédication du père Raniero Cantalamessa du vendredi saint 2013

En la basilique Saint-Pierre

L’homélie a été prononcée, comme c’est la tradition, par le prédicateur de la Maison pontificale. Le père Raniero Cantalamessa a implicitement encouragé le pape François à abattre dans l’Eglise toutes les détritus du passé qui entravent l’évangélisation.

Le compte-rendu d’Olivier Bonnel

Au terme d’un long exposé, après avoir cité Kafka, Hilaire de Poitiers, Bède le Vénérable et les Ecritures Saintes, le prédicateur de la Maison pontificale a pointé du doigt les murs qui divisent les églises chrétiennes entre elles, la bureaucratie poussée à l’excès, le poids des controverses passées, les lois et l’apparat.

« C’est comme avec certains vieux édifices », a-t-il dit. « Au fil des siècles, pour s’adapter aux exigences du moment, on les remplit de cloisons, d’escaliers, de salles et de petites salles. Un jour on s’aperçoit que tous ces aménagements ne répondent plus aux exigences actuelles, qu’elles sont même un obstacle. Il faut alors avoir le courage d’abattre tout cela, et de ramener l’édifice à la simplicité de ses origines. C’est la mission que reçut un jour un homme qui priait devant le crucifix de Saint Damien : Va, François, et répare ma maison ».

Le père Cantalamessa a noté que parfois lorsque Jésus frappe à la porte, ce n’est pas pour entrer. Il frappe de l’intérieur pour sortir vers la « banlieue existentielle du péché, de la souffrance, de l’injustice, de l’ignorance et de l’indifférence religieuse, de la pensée et de toutes les formes de misère. ».

Il faut demander à l’Esprit Saint de réveiller chez les hommes l’attente du message

Le prédicateur a longuement insisté sur l’urgence d’évangéliser en précisant, toutefois, que l’évangélisation chrétienne n’est « ni conquête, ni propagande ». L’évangélisation a une origine mystique ; « c’est un don qui vient de la croix du Christ ».

Pour le père Cantalamessa, un temps nouveau s’ouvre pour l’Eglise en ce moment ; il est plein de promesses et d’espérance ; il faut demander à l’Esprit Saint de réveiller chez les hommes l’attente du message et chez les messagers la volonté de l’annoncer même au prix de leur vie. C’est Dieu, a-t-il martelé, qui « nous rend capables d’être ministres d’une nouvelle alliance, non de la lettre, mais de l’Esprit ; car la lettre tue, l’Esprit vivifie ».

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